Mobiliser : Prévention et gestion des crises au cœur du Campus de la Solidarité
La deuxième soirée du Campus de la Solidarité, organisée avec le soutien de la Fondation de France, a mis en lumière un enjeu fondamental : mobiliser les acteurs pour mieux prévenir et gérer les crises et catastrophes naturelles.
Un appel à l’action collective
La soirée a débuté par une introduction de Bernard Sinou, président de Bioforce : « La solidarité, on en a besoin partout, mais elle ne peut être efficace sans préparation. Nous devons tous, à notre niveau, développer nos capacités à répondre aux crises avec professionnalisme et rigueur. » Pierre-Alain Millet, adjoint au maire de Vénissieux, a ensuite souligné l’importance d’une approche collaborative, en valorisant les leçons tirées d’expériences internationales : « On doit se mobiliser face aux crises et catastrophes dans un contexte généralisé très stressant qui impacte fortement les situations locales. Face à des défis comme la pauvreté croissante en France, nous avons beaucoup à apprendre des pays du Sud, qui ont su développer des solutions innovantes face à des crises complexes. »
Des chiffres qui interpellent et guident l’action
Pour mieux comprendre l’enjeu, Véronique de Geoffroy, du Groupe URD, a dressé un bilan des crises climatiques des dernières décennies : « En 50 ans, les catastrophes naturelles liées au climat ont été multipliées par 5, et leur coût économique par 7. Pourtant, grâce aux efforts de préparation et de prévention, le nombre de décès a été réduit par 3. Ces progrès montrent qu’investir dans la prévention sauve des vies et réduit considérablement les impacts. Un dollar investi en prévention permet d’économiser quatre dollars en réponse. »
La soirée en images
Campus de la solidarité – Vénissieux (France) 19 au 22 novembre 2024 – Karine Meaux (Fondation de France)
Campus de la solidarité – Vénissieux (France) 19 au 22 novembre 2024 – Véronique de Geoffroy (Groupe URD)
Campus de la solidarité – Vénissieux (France) 19 au 22 novembre 2024 – Karine Meaux & Delphine Alarousse (Fondation de France)
Campus de la solidarité – Vénissieux (France) 19 au 22 novembre 2024 – Norbert Cariou (Ville de Grenoble)
Campus de la solidarité – Vénissieux (France) 19 au 22 novembre 2024 – Karine Meaux & Delphine Alarousse (Fondation de France) Norbert Cariou (Ville de Grenoble)
Des exemples concrets de mobilisation collective
Une bascule est en train de s’opérer : après avoir investi dans les réponses aux crises, on met davantage de moyens sur notre préparation. Parmi les éléments de la préparation, « il est crucial de renforcer les capacités locales, ajoute Véronique de Geoffroy. Car des communautés bien organisées, capables de mobiliser leurs ressources, sont beaucoup moins vulnérables face aux crises. Contrairement à l’adage, l’Homme n’est pas un loup pour l’Homme en temps de crise. Et c’est aussi en comprenant les vulnérabilités spécifiques de chaque territoire que nous pouvons développer des réponses adaptées. » De nombreux exemples de mobilisation ont été cités, comme au Tchad, où, face à un risque imminent d’inondation, des citoyens ont spontanément reconstruit des digues pour protéger leur quartier ; tandis que Norbert Cariou, directeur Prévention et Gestion des Risques de la ville de Grenoble, a partagé l’approche unique de la ville : « Nous avons mis en place une stratégie de résilience qui repose sur trois piliers. Le premier est la capacité d’agir, individuellement et collectivement : cela passe par des formations aux premiers secours, des initiatives de prévention en santé mentale et même des escape games pour sensibiliser les collégiens. Le deuxième pilier repose sur une organisation robuste pour répondre efficacement aux crises. Enfin, nous misons sur la solidarité, en identifiant les leaders locaux qui émergent naturellement en temps de crise. Ces acteurs clés sont accompagnés pour jouer un rôle structurant au sein de leur communauté. »
Renforcer la résilience des territoires
Delphine Alarousse, de la Fondation de France Centre-Est, a insisté sur la nécessité d’une approche systémique : « Notre mandat est de renforcer la culture du risque et la résilience des acteurs à encaisser les chocs à venir. Autant en France qu’à l’international dorénavant, car nous aussi nous constatons une société fragmentée, des mutations profondes et rapides, des vulnérabilités exacerbées et plurielles selon les types de territoire. Nous soutenons des projets qui favorisent les coopérations entre acteurs publics, privés et associatifs, car c’est en travaillant ensemble que nous pourrons inventer des solutions nouvelles et durables. Un exemple frappant est le Nord-Isère, où nous avons vu une explosion d’initiatives, passant de quelques projets à près de 80 en un an. Cela montre que la société civile est prête à se mobiliser lorsqu’elle est soutenue. »
Un enjeu global, des réponses locales
Karine Meaux, directrice des urgences de la Fondation de France, a conclu sur une réflexion essentielle : « Les crises d’aujourd’hui sont globales, mais leurs impacts sont ressentis localement. Que ce soit en cas de conflit, de catastrophe naturelle ou de crise sociale, chaque acteur – des citoyens aux grandes institutions – a un rôle à jouer pour renforcer les capacités collectives à agir. » Cette deuxième soirée a montré que face à des défis de plus en plus complexes, la mobilisation de tous est essentielle : « Informer, sensibiliser et agir ensemble, c’est la clé pour bâtir une solidarité durable et efficace. » Enrichissante et porteuse d’espoir, cette soirée a renforcé l’idée que se préparer aux crises, c’est déjà construire un avenir plus résilient.
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Guerre, crise migratoire, fragilités sociales et climatiques : l’Europe est aussi un territoire de vulnérabilités. Mieux préparer les acteurs de solidarité ici à répondre à ces nouveaux types de crise est l’enjeu du Campus de la Solidarité organisé par Bioforce du 19 au 22 novembre prochain. Et si l’humanitaire était une piste ?