« Le label Bioforce est un véritable sésame et la plupart des ONG y accorde beaucoup de crédit »
Elève de la 16e promotion de Responsable Logistique au centre Bioforce Afrique, Noraogo GADIAGA a suivi 9 mois de formation intense de septembre 2018 à juillet 2019. 45 jours après sa formation, il est recruté par Médecins Sans Frontières comme responsable Logistique au nord du Burkina Faso sur le projet de Djibo qui vise à accroître les capacités des services d’urgence et à aider les communautés locales et déplacées dans les districts de santé isolés.
« J’ai toujours rêvé de pratiquer un métier qui me permettrait d’aider les personnes les plus vulnérables tout en gagnant ma vie de façon noble. » Gadiaga nourrit depuis bien longtemps le rêve d’embrasser une carrière dans une ONG, mais dans quel métier ? C’est en 2015 en participant à l’une de nos séances d’information à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), que se confirme sa volonté de s’engager dans l’humanitaire. Mais pour y arriver, il doit d’abord acquérir une expérience professionnelle. Formé en logistique d’entreprise, il réussit à intégrer une ONG humanitaire au niveau local comme chargé de la logistique. « J’ai eu à côtoyer des collaborateurs formés à Bioforce que je trouvais mieux outillés que moi. Ils ont été d’un grand soutien dans ma pratique de logisticien humanitaire ».
Au fil du temps Gadiaga réalise que Bioforce saura l’accompagner dans ce projet, et se rend compte qu’il lui faut compléter sa formation de base avec des notions pratiques appliquées au secteur humanitaire pour être plus efficace. « De plus, le label Bioforce est un véritable sésame et la plupart des ONGs y accorde beaucoup de crédit. »
Aujourd’hui, alors que son rêve s’est réalisé, c’est pour Gadiaga une évidence : sa formation lui sert au quotidien dans la réussite de sa mission avec MSF car il a reçu une formation qui s’est adaptée aux réalités du terrain. « Durant ma formation, je trouvais que le rythme de travail était très élevé, et une fois sur le terrain j’ai compris pourquoi. L’enchaînement de cours théoriques, pratiques et d’applications terrain, à travers des simulations de mission humanitaire, m’aident beaucoup sur le terrain. Cela m’a permis d’être très vite opérationnel et de faire face aux défis et difficultés dans l’exercice de ma fonction de Logistics Manager dans une ONG comme MSF et dans un contexte difficile comme celui de Djibo. »
Placer le bénéficiaire au cœur de ses actions
Notre responsable logistique travaille dans l’une des régions à risque du Burkina Faso marquée par les attaques terroristes, le Sahel, et plus précisément dans la province du Soum. Le chef-lieu de cette province, Djibo est l’épicentre de la crise humanitaire au Burkina Faso. La plupart des villageois ont fui les combats et ont trouvé refuge dans la ville de Djibo. « Selon les données du Conseil National de Secours et d’Urgence et de Réhabilitation (CONASUR), Djibo compte à ce jour 142 622 déplacés internes. Une énorme pression est mise sur la ville qui a d’ailleurs très peu de ressources. De nos jours, elle doit sa survie grâce à des ONG comme MSF qui apporte une aide multiforme : soins de santé et distribution d’eau (160 000 litres/jour depuis octobre 2019). » Djibo est de plus en plus isolée du reste du pays, réduisant de fait le couloir humanitaire.
En sa qualité de Responsable logistique, Noraogo Gadiaga a pour mission de définir et assurer des stratégies logistiques en adéquation avec les stratégies médicales. Il veille par ailleurs à la mise en œuvre et à la gestion des activités logistiques (construction, transport du matériel et du personnel, communication, gestion de l’eau et de l’assainissement, etc.) et d’approvisionnement (chaîne du froid, gestion des stocks et de l’entrepôt). Il a également pour rôle de planifier et coordonner le budget des activités logistiques afin de répondre aux besoins des populations, de gérer, former et superviser les équipes logistiques, d’appliquer les règles et mesures de sécurité appropriées. Sa source de motivation, c’est placer le patient, le bénéficiaire, au cœur de ses actions. « Le sourire sur les lèvres des bénéficiaires, résultats de nos actions est ma réelle motivation : redonner de l’espoir à cette population démunie, qui a tout perdu, est une source de satisfaction et un engagement continu à œuvrer pour apaiser les souffrances humaines. »
Tout en recommandant Bioforce pour celles et ceux qui veulent se lancer dans le secteur humanitaire, Gadiaga conclue : « L’humanitaire est un des métiers les plus nobles : aider les autres tout en gagnant sa vie. Cependant, pour mieux servir, il faut être bien formé. »