A Dakar, on se sent déjà dans le bain humanitaire

Je m’appelle Gérard et je suis de nationalité ivoirienne. Je suis aujourd’hui Responsable superviseur logistique à Médecins Sans Frontières. J’ai suivi la formation Bioforce en 2019.

Faire de l’humanitaire, c’est un rêve depuis toujours pour moi. Pour y parvenir, j’ai d’abord voulu être juriste pour défendre les opprimés. Malheureusement, mon parcours de juriste a été interrompu et je me suis orienté vers une formation de logistique maritime. Pourtant, alors que je commençais à travailler, cette vocation vivait toujours en moi. Je voulais vraiment aider les gens par mon travail. La logistique maritime, ce n’était pas ce que je voulais faire parce que je ne sentais pas l’homme au centre de l’action que je menais. J’ai donc commencé à postuler pour des ONG, mais sans succès. J’ai alors sollicité un ami qui m’a parlé de la formation Bioforce. J’ai postulé parce que ça correspondait tout à fait à ce que je souhaitais faire et j’ai eu de la chance : j’ai été pris et j’ai intégré la formation.

Partir de Côte d’Ivoire pour gagner le Sénégal, c’est déjà en soit une expérience. Dakar, c’est Dakar ! C’est le Sénégal, c’est un beau pays, et il faut le dire. A Dakar, on se sent déjà dans le bain humanitaire : c’est difficile de changer de pays, d’habitudes alimentaires, de style de vie. Les conditions de vie ne sont pas toujours faciles à Dakar, mais on se dit qu’on s’adapte, qu’on change et que c’est un premier élément de notre future vie d’humanitaire. Faire la formation Bioforce à Dakar c’est une expérience qui nous permet de nous préparer à ce qui nous attend en mission. Nous sommes en Afrique de l’Ouest, chez nous, et pourtant ailleurs : nous vivons ces conditions avec des mœurs, une nourriture qui n’est pas la nôtre.

Bioforce a été une expérience exceptionnelle qui méritait d’être vécue

Donc c’est déjà une expatriation, c’est déjà une expérience de l’interculturalité. Être en formation dans un autre pays que le tien, ça te prépare déjà à imaginer pouvoir partir dans des régions qui ne sont pas en Afrique, d’autres parties du monde, dans des contextes radicalement différents. Être à Dakar, c’est donc une expérience formidable qui permet de visualiser ton engagement futur, imaginer ce qui t’attends. Mon moment fort de la formation, c’est cette expérience de Dakar.

Un autre point important avec le recul : Bioforce a été une expérience exceptionnelle qui méritait d’être vécue parce qu’aujourd’hui, je vois la logistique autrement. Je vois l’activité du logisticien autrement. Et c’est grâce à Bioforce et au contenu de la formation.

Quand on a commencé la formation, j’ai compris que ma perception de la logistique et de mon métier au départ et à l’arrivée ne seraient pas les mêmes. Et nos formateurs ont dit dès le départ, « Vous allez voir : vous verrez les choses différemment entre maintenant et la fin de votre formation, vous aurez une autre compréhension » et ça a été le cas. Bioforce, c’est un premier pas pour connaître l’environnement humanitaire. J’y ai vu des choses que je n’avais jamais touché par le passé, comme la Wash [l’eau, l’hygiène et l’assainissement], la vaccination ou la construction. En plus, ce que je trouve formidable, c’est que les formateurs connaissent leurs domaines, ils connaissent les contextes africains, et c’est plus motivant pour nous. Ça a été un élément très important pour moi pour pouvoir suivre et terminer cette formation dans une bonne ambiance.

J’ai eu un peu peur, je me suis demandé si j’allais y arriver

J’ai fait partie des étudiants les plus chanceux de la promo parce que le dernier jour, en pleine clôture de formation, à cinq minutes de la fin de la cérémonie, je reçois un appel de Médecins Sans Frontières me proposant de partir en mission sur le terrain dès le lendemain. C’était incroyable pour moi ! Et là, j’ai compris que la formation Bioforce n’est peut-être pas la seule porte d’entrée dans l’humanitaire, mais c’est l’une des meilleures opportunités.

Le lendemain, je commençais avec MSF, en appui à des centres de santé dans le cadre de la riposte contre le COVID dans la région de Dakar. Six heures de « tuilage » plus tard, la personne que je remplaçais partait en Centrafrique ! Il fallait prendre les choses en main. J’ai eu un peu peur, je me suis demandé si j’allais y arriver. Parce que ce n’est vraiment pas évident de confier à quelqu’un sans aucune expérience dans le milieu humanitaire un projet comme la riposte Covid qui allait à 100 à l’heure, il fallait vraiment assurer. Mais tout ce que j’avais appris à Bioforce était frais pour moi, la formation venait de se terminer, donc j’ai pu faire ce qu’on attendait de moi !

Hier au Sénégal, aujourd’hui au Niger, dans tous les cas pour moi, s’engager dans le domaine humanitaire c’est mettre l’homme au centre de ses projets, au cœur des activités. Et l’humanité ne se limite pas à une zone géographique déterminée. C’est sur toute la surface de la terre habitable. Donc, partout où l’homme se trouve, où il y a des besoins, formés à nos postes tels que je le suis, je suis prêt à aller sur tous les terrains humanitaires. Je le dis à chaque fois à mes amis : être humanitaire, c’est pouvoir partir au Congo comme en Afghanistan. Il faut vivre ces contextes difficiles, ces souffrances pour comprendre. Et ça permet de mieux encore consolider ton engagement. Aujourd’hui je suis prêt à aller partout.

 

[Depuis cet entretien réalisé en décembre 2020, Gérard a travaillé pour la coopération allemande GIZ avant de revenir à Médecins Sans Frontières où il opère aujourd’hui au Niger en tant que Responsable Logistique]

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