Je veux contribuer à sauver des vies

Pourquoi être humanitaire ? Ils sont nombreux.ses à me poser cette question. « Pourquoi tu ne trouves pas un petit job moins stressant et plus safe que de vouloir aller dans des zones à fort risque ? En plus ce n’est pas un milieu pour les femmes » (elle rit)

Trop ambitieuse peut-être, mais je suis humanitaire parce que je veux contribuer à sauver des vies, à alléger les souffrances des populations et à rétablir leur dignité et leur autonomie. Voir un sourire de satisfaction, être fière d’avoir aidé, d’avoir répondu à un besoin vital, d’avoir contribué à changer une vie ; ces sentiments sont inexplicables et tellement forts.

Comment tout à commencer ? C’était en avril 2022, quand j’ai eu ma première mission humanitaire dans la commune de Djibo dans la région du Sahel au Burkina Faso, mon pays. J’y allais avec une volonté de servir et aussi le désir d’apprendre. J’ai fait des recherches concernant cette zone d’intervention, elle ne m’enchantait pas forcément surtout pour une première fois que j’allais quitter ma zone de confort. Je clique sur le net, le premier résumé que je vois c’est « Djibo est sous blocus des groupes armés et il est très difficile aujourd’hui d’approvisionner la ville par voie terrestre. La population ne peut ni quitter Djibo ni y revenir sans risquer sa vie. Le seul moyen sûr d’accéder à la ville aujourd’hui est de prendre des vols humanitaires reliant Djibo à Ouagadougou ».

Il manquait de tout

Dois-je réellement accepter cette mission surtout qu’ils me donnaient le choix ?! J’accepte finalement sans imaginer réellement ce qui m’y attend. Nous y allons avec les vols des Nations Unies, les seuls à aller dans ces zones, et avec un bagage minimum. Pas de provisions, que l’essentiel. Arrivée sur place, le briefing sécuritaire n’est pas si alarmant, je reprends confiance, mais ce n’est que le début des hostilités. Deux jours plus tard le seul réseau téléphonique disponible parmi les 3 existants au Burkina est interrompu. Nous voilà dans une zone sans réseau téléphonique, sans internet, coupée du monde et où le téléphone nous sert juste à jouer aux jeux pendant nos temps libres.

Il y a un climat de peur dans toute la ville. Des bâtiments, des écoles du gouvernement, des cafés et d’autres lieux de rassemblement, avaient été attaqués, des enseignants intimidés, et des personnes soupçonnées de collaborer avec les autorités étaient exécutées.

« Tous les jours », nous assistons à des assassinats et des affrontements, des coups d’armes lourdes. Ne pas les entendre est plus inquiétant. Toutes les nuits nous sommes bercées par le son des armes jusqu’au réveil, et pendant la journée leur bruit retentit toujours.

Djibo manque de tout « je pèse mes mots » : médicaments, carburant, nourriture, eau… La ville est ravitaillée par des convois sous escorte mais leur trajet peut prendre plusieurs mois et ils n’arrivent presque jamais, plongeant la population dans le désespoir. Les points d’eau sont la cible d’attaques qui rendent difficile l’accès à l’eau pour la population. Sur les seuls points d’eau qui n’ont pas subi trop de dommages, il faut passer près des ¾ de la journée pour remplir un bidon. Du coup les communautés creusent des puits dans le barrage sec pour trouver de l’eau pour la consommation. Et dans ces mêmes puits sont jetés les corps sans vie issus des assassinats, remettant en question la qualité de l’eau qui y est puisée. Telles étaient et telles sont les réalités de la commune de Djibo.

J’observe enfin un sourire apparaître

Au vu de la situation nous ne pouvons plus faire de forage, nous les remplaçons par de la distribution d’eau directe. Nous menons également des activités de réalisation de latrines d’urgence, de promotion à l’hygiène, de distribution de kits d’hygiène et de pastilles de chlore pour le traitement de l’eau. Nous accompagnons les centres de santé dans la prévention des maladies hydriques. Toutes ces approches de résilience et d’adaptation sont nouvelles pour moi. Mais je peux percevoir leur efficacité à travers le retour de satisfaction des populations. Quand la citerne d’eau de distribution arrive, j’observe sur les visages froissés aux lèvres séchées et les yeux battus couverts d’anxiété, un sourire apparaitre : ils vont avoir de l’eau pour ce jour.
Cette lueur d’espoir que nous apportons à travers nos actions m’a fait me sentir utile. Et ce sentiment est explicable ! il va au-delà du contexte difficile dans lequel nous travaillons.

C’est le déclic ! Je prends goût à mon travail, au déroulement des différentes activités, à leur processus, j’apprends sur le tas avec mon équipe.

Puis Djibo subit une fois de plus une violente attaque, qui nous oblige à évacuer. C’était une expérience douloureuse, mais je suis partie avec un grand désir d’en apprendre plus dans le domaine de l’Eau, de l’Hygiène et de l’Assainissement en situation d’urgence pour mieux répondre de façon appropriée et efficace aux besoins des populations qui vivent dans des contextes difficiles et souffrent comme à Djibo. La plupart de mes collègues humanitaires me recommandaient Bioforce. Et voilà comment j’ai commencé ma formation à Bioforce.

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