Des parcours aussi variés que déterminés

Rentrée humanitaire 2024 : photo de promo des élèves Bioforce. Au centre Olivier Vandecasteele, invité d'honneur

Ils sont 141 élèves qui ont poussé le 30 septembre dernier les portes de Bioforce à Lyon, s’ajoutant aux 79 futurs humanitaires qui ont démarré quelques jours plus tôt les cours au centre de Dakar. Les nouveaux étudiants ont été accueillis par Bernard Sinou, président de Bioforce et Dorothée Lintner, Directrice Générale de Bioforce, mais aussi par Olivier Vandecasteele, fondateur de l’initiative Protect Humanitarians et invité d’honneur de la cérémonie du CFBE. Une table-ronde, proposée en partenariat avec la revue Alternatives Humanitaires en présence de personnels humanitaires, complétait le dispositif.

Le centre Europe compte cette année près de 46% de femmes pour une moyenne d’âge globale (hors Bachelor) de 35 ans. 24 nationalités différentes sont représentées au CFBE (89% sont Français, mais on compte aussi pas moins de 14 stagiaires provenant du Tchad, 5 du Cameroun, mais aussi du Portugal, de Belgique, du Royaume-Uni ou du Yemen). Le niveau de formation reste élevé : plus de 75% ont au moins validé une licence ou équivalent.

« Il existe une tension permanente entre la vocation passionnée et les réalités bureaucratiques, où les exigences des bailleurs se confrontent à la mission initiale »

Une rentrée en duo Alternatives Humanitaires

Boris Martin, rédacteur en chef de la revue Alternatives Humanitaires, a été le premier à prendre la parole. « Qu’est-ce qui vous porte vers Bioforce ? » évoquant la diversité des motivations qui mènent vers le secteur humanitaire. Parmi les apprenants, certains sont venus pour combler des lacunes de compétences, d’autres, comme un jeune homme venu du Yémen, sont animés par un sentiment de responsabilité : « J’ai reçu de l’aide humanitaire dans mon pays, maintenant c’est à mon tour de contribuer. »

Dorothée Lintner, Directrice Générale de Bioforce, a abordé les ambiguïtés et les perspectives de la professionnalisation, comme le souligne son article dans la revue Alternatives Humanitaires. Elle a décrit la « tension permanente entre la vocation passionnée et les réalités bureaucratiques, où les exigences des bailleurs se confrontent à la mission initiale ». Pour les jeunes en quête de sens, « les places sont chères », a-t-elle admis, tout en rappelant le rôle de Bioforce pour aider ces futurs acteurs à acquérir des expériences concrètes et des contacts précieux.

Au fil des discussions autour de la table, les intervenants ont aussi abordé les contradictions inhérentes à l’engagement humanitaire. Miren Bengoa, directrice de la fondation La Chaîne du Bonheur (Suisse) a présenté les enjeux liés à la place des femmes dans le secteur : son propos a souligné l’importance de la mixité pour accéder aux véritables besoins des populations vulnérables, notamment femmes et enfants. Les défis sont encore nombreux, tant en termes de sécurité que de reconnaissance, mais une certitude s’est imposée : « L’aide humanitaire doit être faite par et pour les femmes », a-t-elle martelé, convaincue de la nécessité d’une action inclusive.

Isabelle Bruand de Médecins du Monde et Céline Blay Handicap International – Humanité & Inclusion, toutes deux RH, ont également pris la parole pour discuter des qualités et compétences attendues des travailleurs humanitaires, rappelant également les défis logistiques et éthiques auxquels sont confrontées les ONG sur le terrain.

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Olivier Vandecasteele, un invité d’honneur au parcours marquant

 Portrait d'Olivier Vandecasteele, fondateur de Protect Humanitarians Mais c’est Olivier Vandecasteele, invité d’honneur de la cérémonie, qui a marqué les esprits en clôturant l’événement. Le silence s’est installé alors qu’il prenait la parole, légèrement intimidé. Avec une humilité désarmante, le fondateur de l’ONG Protect Humanitarians a partagé son parcours, rappelant la dure réalité du terrain où, en 2023, pas moins de 595 humanitaires ont été victimes d’accidents majeurs. « Ce que je vous dis, ce n’est pas pour vous plomber », a-t-il précisé. Mais pour rappeler cet impératif qui nous relie tous : ne pas baisser les bras. Olivier a insisté sur l’importance de maintenir un équilibre personnel, de préserver des espaces pour soi, essentiels pour tenir dans ce monde qui abîme parfois. Ses mots sur l’engagement ont trouvé un écho particulier dans l’auditoire : « L’engagement a un coût, mais il est aussi extrêmement beau. Soyez fidèles à vous-mêmes. »

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