Stage humanitaire à Maurice : « À Anges du Soleil, ils ont vu que j’étais motivée. »

 Bachelor humanitaire : le stage humanitaire de Nina à Maurice « Je suis partie pour l’Ile Maurice début janvier pour quatre mois dans le cadre de mon stage de deuxième année du Bachelor humanitaire Bioforce, raconte Nina, interrogée au printemps dernier, dans les dernières semaines de son stage humanitaire. L’association que j’ai choisi s’occupe de la prise en charge des toxicomanes et les personnes atteintes de VIH. C’est une cause qui m’intéresse et qui faisait écho à l’association où je me suis investie lors de ma première année : je faisais alors des maraudes de nuit dans les cités de Vaulx-en-Velin et Vénissieux.
J’avais donc envie de creuser un peu plus ce milieu-là. Malheureusement, quand je suis arrivée, ce n’était pas vraiment ce à quoi je m’attendais. Le logement était isolé au centre de l’île, pas desservie par les transports en commun. J’ai essayé de trouver dans mon travail de quoi m’épanouir mais je ne parvenais pas à échanger avec mes collègues qui ne parlaient que créole entre eux. La situation a vite été très compliquée.

Le cyclone Belal est alors arrivé et il a été ravageur pour Maurice car peu a été fait pour sécuriser les habitants et les biens. À 14h il a fallu se confiner : il y avait des trombes d’eau, de grosses rafales de vent. Le son du vent qui souffle sous le toit, les portes qui tapent… En quelques minutes des piscines se formaient sur les routes faute de système d’évacuation d’eau : c’était hyper impressionnant. Cloîtrée chez moi, je n’étais là que depuis quinze jours et déjà je voyais que la situation devait absolument changer, que je ne pouvais pas rester comme ça sur toute la durée de mon stage. Heureusement, l’équipe Bioforce était continuellement en contact avec moi et m’a soutenue.

 


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 Repère géographique : ÎLE MAURICELe cyclone passé, je voulu voir la plage : c’était la première fois depuis mon arrivée sur l’île quinze jours plus tôt. Là, j’ai sympathisé avec des gens qui travaillent pour une association œuvrant dans l’éducation auprès des enfants : Anges du Soleil. J’ai décidé d’aller voir, et de les rejoindre après un entretien qui s’est bien passé. Je me suis directement très bien entendu avec tout le monde. J’aurais aimé bien sûr trouver Anges du Soleil avant d’arriver à Maurice, mais ma première expérience m’a aussi servi : j’y ai beaucoup appris sur les drogues, les addictions, les toxicomanes, mais aussi sur une culture machiste encore très présente sur l’île.

À Anges du Soleil, ils ont vu que j’étais motivée. Il y avait déjà quatre stagiaires à ce moment-là : une Suisse et trois Françaises. Les autres stagiaires avaient tous bien sûr un train d’avance : ils se connaissaient bien et connaissaient les enfants. J’ai quitté mon logement où je me sentais si mal et on m’a donné le contact d’une Mauricienne. J’ai pris une chambre chez elle, entre Rivière Noire et Tamarin. Tout s’est passé au mieux depuis. »


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« Bioforce c’est une vague de savoirs qu’on se prend dans la tête, à seulement 19 ans. C’est une chance, une force d’avoir accès à cette expérience-là »

Stage humanitaire à Maurice : « Je m’éclate parce que je peux monter les projets dont j’ai envie. Je grandis énormément ici. »

« À Anges du Soleil, on travaille avec des enfants qui ont des soucis familiaux, où il y a des problèmes financiers. L’association est ouverte à tous. On veut avant tout être un endroit sûr pour eux : qu’ils se sentent bien, en sécurité, pour se développer comme ils ont envie. En moyenne, on s’occupe d’une vingtaine d’ enfants par activité chaque jour. On a accès à un terrain de foot, une salle et la plage juste à côté.

L’équipe est jeune, il y a beaucoup de projets et tout le monde est très indépendant : c’en est même déstabilisant quand on démarre. Bioforce m’a bien appris à vivre en groupe, alors je sais comment me positionner pour que les échanges soient productifs. Je suis passionnée par ce que je fais : la logistique humanitaire, la gestion de projets. Je m’éclate parce que je peux monter les projets dont j’ai envie. Je grandis énormément ici.

On propose des cours individuels extra scolaires pour des enfants qui ont été exclus du système scolaire. Là, il y a trois garçons de treize et quinze ans qui ont des cours et une petite fille de huit ans que je suis en individuel que je vois deux fois par semaine pendant une heure.
Je me suis rendu compte rapidement qu’elle avait besoin d’un suivi orthophoniste. L’asso m’a donné carte blanche pour agir. J’ai contacté mon ancienne orthophoniste, qui m’envoie des documents, me forme et m’explique comment faire. Et du coup, j’essaie de faire au mieux pour les besoins de cette petite. »

Stage humanitaire à Maurice : « J’accueille tous les enfants, je les adore : c’est une révélation »

Si j’ai eu un peu de mal à m’insérer socialement, particulièrement en tant que jeune femme, j’ai aussi beaucoup appris tout au long de ces quatre mois. Maurice est une société toujours très patriarcale, où la place des femmes est à la maison avec les enfants, particulièrement dans les terres, au centre de l’île. Au début, c’était vraiment très dur pour moi : la petite féministe française blanche a pris une grande claque. Mais j’ai appris comment fonctionnait cette société, être klaxonnée vingt fois en quinze minutes quand je vais chercher les enfants à la cité : j’ai beau être en colère, je vis une autre réalité que celle qui est la mienne chez moi. Je n’ai pas peur, j’affronte mes appréhensions, je m’affirme. Sinon on ne fait rien, on ne bouge plus, on ne sort pas de chez soi. Les cours d’interculturalité m’ont aidée dans ces situations même si c’est parfois éloigné de ce qu’on apprend à Bioforce. Ce n’est pas la même réalité.


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Ce qui m’a aidé à mieux appréhender cette société mauricienne c’est faire du stop. On me l’a beaucoup déconseillé mais je me suis lancée, j’en fais tous les jours : pour les courses, pour chercher les enfants. Je n’ai jamais eu de problème. Ça aide beaucoup à être plus proche des Mauriciens et ça me fait énormément de contacts. C’est un très bon moyen pour comprendre et parler un peu créole. Parce qu’à force de parler, je fais connaître mon association, je fais connaitre ce que je fais, je fais connaître mes études en logistique humanitaire qui sont inconnues ici : ça crée un énorme réseau et on me reconnait dans la rue ! J’ai fait du stop avec un coach de foot et je l’ai convaincu de venir bénévolement filer un coup de main pour un entrainement de foot avec les enfants.

Je n’avais jamais travaillé avec des enfants, ce n’est pas un domaine où je me sentais particulièrement à l’aise. Ici, ça a vraiment été une révélation, au point où je questionne l’idée de me spécialiser dans l’éducation. J’accueille tous les enfants, je les adore, je suis très proche d’eux. Les enfants m’adorent, ils veulent tout le temps être avec moi. Une révélation, vraiment.

Stage humanitaire à Maurice : « Il faut suivre avec la logistique et c’est une galère monstre ! Mais c’est ultra formateur ! »

Pour mon dernier mois de stage, on a un gros projet encore en cours à Tamarin, qui s’appelle « la cantine solidaire ». Les mamans de ce village n’ont pas forcément de bons revenus, la plupart sont agents d’entretien. Ce sont surtout d’excellentes cuisinières. On a contacté les écoles privées environnantes, des écoles qui n’ont pas forcément de cantine, où les parents ne trouvent pas le temps de faire des lunchbox à leurs enfants. De ce constat est né « la cantine solidaire », où les mamans de Tamarin cuisinent pour les enfants des écoles privées afin de leur assurer un revenu complémentaire. On est parti sur une base de trois écoles, maternelle, primaire et crèche, et c’est un carton. On a plein de nouvelles écoles qui nous contacte, du coup il faut suivre avec la logistique et c’est une galère monstre ! Mais c’est ultra formateur !
Il faut aller voir les mamans, vérifier les cuisines, l’hygiène. Il faut trouver des dons pour les tabliers, pour des torchons, pour les couteaux, les éponges. Les éponges de la cantine ne sont pas utilisées pour la maison parce que si on a le moindre soupçon de problème d’hygiène, c’est fini.

Ensuite, il faut référencer tous les prix au supermarché et vérifier les dates de péremption, les quantités et le prix au kilo, etc. Arrive le moment de faire la fiche technique, avec les ingrédients pour chaque recette. On a plus de 150 recettes maintenant, entre les anciens et les nouveaux menus : autant te dire qu’Excel, je maîtrise ! Et puis, il y a les fiches pour que les parents puissent inscrire leurs enfants avec les menus pour chaque jour, recevoir l’argent, gérer les dépôts et retraits sur le compte en banque. Il faut tout anticiper. Évidemment, pour notre première : catastrophe, on a eu un cyclone. Les mamans ont cuisiné, mais impossible de livrer : alors on en fait quoi ? On a réécrit une charte, monté un dispositif, et tout va mieux, on prévoit une clause en temps cyclonique. On s’adapte aussi avec les fournisseurs pour avoir des œufs, des légumes frais en grande quantité, qui nous permet de comprimer les coûts. En termes de logistique et de gestion de projet, je suis à fond !

Avoir eu une première année à Bioforce, ça permet d’avoir une sorte de train d’avance par rapport aux projets, être indépendante et opérationnelle. Je m’en rends compte en parlant avec les autres stagiaires qui n’ont pas eu une formation complète comme l’est Bioforce. Bioforce c’est une vague de savoirs qu’on se prend dans la tête, à seulement 19 ans. C’est une chance, une force d’avoir accès à cette expérience-là.

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