Ado, je suivais mon père, médecin, dans son ONG

Aider les autres, ça a toujours été une vocation pour moi. Je viens d’une famille aisée, mon père est médecin et ma mère au foyer, une famille recomposée avec des demi-frères et -sœurs bien plus âgés. Quand on partait en vacances, mes parents prenaient avec nous des enfants de la DDAS. On était une communauté, une smala très remuante et joyeuse. Mes parents considéraient que c’était très important que tous les enfants d’où qu’ils viennent aient une chance de profiter de vacances « normales ». On partait à la mer dans le sud, et pour nous les enfants, c’était l’opportunité de se faire des amis différents, de voir plus loin que notre environnement immédiat. Mon envie d’aider est simple, elle vient de là, de mes parents. J’ai eu très tôt cette envie de marcher sur les pas de mon père anesthésiste-réanimateur : sauver les gens de manière littérale, les faire revenir à la vie. Je voulais travailler dans l’humanitaire, le social. Aider les autres a toujours été important pour moi.

A mon adolescence, mon père s’est engagé avec une ONG d’aide médicale au Maghreb, il intervenait en tant qu’anesthésiste dans les blocs opératoires du désert marocain à Errachidia dans le sud-est du pays. Au bout de quelques missions, l’opportunité s’est présentée de le suivre en famille au Maroc. On partait, mes parents et moi, avec tout le staff de l’ONG, avec un container qui faisait le trajet et qui contenait tout le matériel médical : des respirateurs, des médicaments, des scialytiques etc. On faisait 10h de trajet depuis Fès et on arrivait dans la nuit. J’avais 14 ans et c’était un monde complètement différent que je découvrais. Ce qui m’a le plus marqué à l’époque c’est le désert, il n’y a plus rien, littéralement. Les gens qui vivent là manquent des infrastructures de base et la pauvreté est visible. On a beau se préparer avant le départ, ça reste une expérience particulière.

Ce que j’ai découvert m’a enthousiasmé

Mais ce que j’ai découvert m’a enthousiasmé : la découverte de la culture, des gens et le travail à l’hôpital. Mon père travaillait en tant que médecin, ma mère secrétaire médicale et moi j’aidais à la gestion des stocks et à l’approvisionnement des blocs opératoires. J’avais déjà des petites expériences d’observation dans des hôpitaux français mais là, les journées étaient intenses et les moyens disponibles étaient très différents de tout ce que j’avais vu. On devait être inventifs, faire marcher le système D : on réparait le matériel comme les respirateurs, on remettait en route du matériel inutilisé depuis plusieurs années.

Notre but premier c’était surtout de former les gens sur place, renforcer leurs capacités pour les rendre autonomes même après notre départ. C’est ce que j’ai préféré. Ça a été une expérience de vie importante, intense. A l’époque, je voulais encore être médecin, j’assistais aux opérations : j’observais les opérations, le corps humain, le cerveau, la colonne vertébrale. Certaines pathologies comme les becs de lièvre étaient très courantes, pas opérées à la naissance. On pouvait passer des journées à faire ces chirurgies réparatrices dans l’hôpital.

A mon retour en France, j’avais en tête que la seule voie possible pour faire de l’humanitaire, c’était de faire des études de santé. Mon Bac scientifique obtenu, je me suis lancé à corps perdu en première année de médecine. Echec. Moi qui voulais faire médecine pour aider, sauver, faire du social, je me suis retrouvé dans un milieu hyper compétitif et impitoyable. Ce n’étaient pas mes valeurs, pas la manière dont j’envisageais ma vie, mon engagement. Le rythme était intenable, j’ai abandonné au bout de six mois.

A Bioforce, j’ai trouvé la bienveillance, des gens avec les mêmes valeurs que moi

Je me suis inscrit en psycho à la fac, j’étais paumé, j’avais l’impression de m’écarter de mon projet. Mon envie de devenir humanitaire restait ancrée. Heureusement, malgré l’échec en médecine, mes parents restaient extrêmement bienveillants et m’ont encouragé à trouver ma voie. J’ai 19 ans, je me rends compte que je suis sur une voie de garage, que ce que je fais ne me correspond pas. Désœuvré, je passe du temps sur Internet, je me documente, je finis par tomber -coup de chance- sur le site de Bioforce. Le sous-titre était « La référence des formations humanitaires » : j’ai tout de suite eu l’impression que c’était là, juste pour moi.

Je n’avais pas les prérequis pour la plupart des formations Bioforce, mais j’ai fini par trouver le Bachelor post bac : la formation propose un double métier en logistique, l’un tourné vers l’entreprise et l’autre vers l’humanitaire. Ça n’était pas médecine évidemment, mais j’ai tout de suite fait le lien avec mes petites expériences de gestion des stocks et d’approvisionnement des blocs opératoires au Maroc. J’allais devenir un professionnel dans ces domaines et surtout pouvoir devenir humanitaire. J’appréhendais le concours d’entrée (je crois qu’il n’y en a plus maintenant, ouf !), je me suis entraîné comme un fou aux épreuves physiques et sportives et… j’ai fini dernier !

Finalement, j’ai intégré la formation à la rentrée 2014. C’était l’exact opposé de mon année de médecine : j’y ai trouvé la bienveillance, des gens avec les mêmes valeurs que moi, et des potes pour la vie. En trois ans, j’ai eu l’impression d’acquérir une maturité de fou, de partager des choses exceptionnelles avec mes camarades de promo. Les cours, les exercices de jeux de rôle, travailler avec le matériel utilisé par les ONG : c’était une révélation pour moi. En deuxième année, le stage humanitaire en Bolivie a été une expérience intense : un logisticien doit savoir tout faire mais on a été épuisé en rentrant ! Il fallait tout faire, être partout, tout le temps. Mais dès mon retour je n’avais qu’une envie, repartir.


* Le prénom a été modifié.

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