Lumière sur la gestion financière et la recherche de financements
Il est parfois difficile de cerner la différence entre gestion financière d’un projet humanitaire et recherche de financements auprès de bailleurs de fonds (les institutions privées ou publiques qui financent les actions humanitaires). Si ce sont des domaines professionnels différents, ils n’en sont pas moins complémentaires pour mener à bien la réalisation d’un projet humanitaire. Elsa Wurm, formatrice en Gestion financière et Bailleurs de fonds, nous les (re)présente !
Qu’est-ce que la gestion financière ?
Une gestion financière efficace est la clé du bon déroulement d’un projet humanitaire. C’est avant tout un travail d’équipe qui demande l’implication de chaque membre de la mission : les responsables d’activités (responsable logistique, responsable eau hygiène et assainissement, etc), en fonction des besoins humanitaires, identifient des actions à mettre en place. Ils en évaluent les coûts, et les transmettent au coordinateur/responsable financier qui, lui, collecte toutes ces données pour construire un budget global clair, transparent et lisible.
De la même façon, une comptabilité et un suivi budgétaire réguliers et à jour sont des outils incontournables pour que l’argent dédié à une intervention humanitaire soit utilisé de manière optimale et dans les délais impartis. Les équipes « Finances » ont la responsabilité de ces outils, mais ils doivent être maitrisés par tous les responsables d’activités dans leur quotidien, au même titre qu’ils maîtrisent la planification et la mise en œuvre de leurs activités.
Qu’est-ce que la recherche de financements ?
La recherche de financements, c’est la pierre angulaire de tout projet. Identifier les sources de financement possibles, vérifier qu’elles correspondent aux objectifs du projet et au mandat de l’organisation, ce sont des étapes clés de la planification d’un projet. Ensuite, le rédiger et, encore mieux, pouvoir l’expliquer à un bailleur de fonds potentiel, sont essentiels dans l’obtention d’un financement. Dans les ONG, cette tâche est réalisée par le « Référent bailleur », mais elle peut aussi revenir au coordinateur de projet, au chef de projet ou encore au coordinateur/responsable financier qui doit savoir répondre à un appel à projet.
Une fois la subvention obtenue, l’ONG et le bailleur de fonds, avant tout partenaire du projet, signent un contrat de financement qui implique le respect de certaines règles comme des règles de reporting (par exemple, réaliser un rapport trois mois après la fin du projet), des règles de flexibilité budgétaire (par exemple, une ligne de dépenses est autorisée à être dépassée de x% si ce montant est pris d’une autre ligne) ou encore des règles d’éligibilité des dépenses (il y a par exemple une liste de dépenses refusées).
Deux domaines professionnels complémentaires
La gestion financière se concentre sur la mise en place et la gestion d’outils financiers pour la mise en œuvre d’un projet, tels que le budget, la comptabilité, le suivi budgétaire ou la trésorerie. La recherche de financement est, quant à elle, axée sur l’écriture d’un projet dans l’objectif d’être retenu par un bailleur de fonds et enfin, sur la gestion du contrat de financement et de ses obligations.
Ces deux domaines professionnels sont complémentaires car une fois qu’une subvention est obtenue auprès d’un bailleur de fonds, il est nécessaire d’avoir en interne des outils de gestion financière adaptés et performants pour être en mesure de répondre à ses exigences.
Portrait d’Elsa Wurm, formatrice « Gestion financière » et « Bailleurs de fonds »
« Après plusieurs années au Cambodge et en Côte d’Ivoire dans le microcrédit et l’agriculture de cacao, j’arrive à la Croix-Rouge de Belgique en tant que gestionnaire financière et appuie les Sociétés Nationales de la RDC, du Burundi, du Rwanda et du Burkina Faso. Puis, je deviens responsable pays pour le Burundi. En parallèle, je suis formée comme urgentiste en distribution de biens non alimentaires et pars en mission d’urgence au Mozambique après le passage du cyclone Idai. »